| LE TAILLEUR |
(Création Danse-Musique 2025)
Pièce chorégraphique et musicale, "Le Tailleur" nous plonge dans l'univers du fil : Celui de la transmission; celui de la mémoire qui lie les corps aux objets ; celui qui lie le geste artisanal au geste artistique; et celui du récit chorégraphique qui se trame. Avec la question de savoir quelle génération porte quelle génération, en se demandant comment un récit peut se coudre et se découdre; avec le Santur persan de Mahdokht Karampour (ressemblant à un métier à tisser) qui gronde et la clarinette Yddish de Marine Goldwaser, ce sont trois artistes chorégraphiques Hermine Coudron Vinicius Carvalho et Jessica Bonamy qui portent soulèvent creusent replient le vêtement et le geste, à partir du récit intime d'un tailleur fuyant l'Europe de l'Est en 1939 tissant le petite avec la grande Histoire.
Une création de la Cie Safra
Chorégraphie : Jessica Bonamy
Danse et Collaboration au plateau: Hermine Coudron, Vinicius Carvalho, Jessica Bonamy
Santûr Basse : Mahdokht Karampour
Clarinette : Marine Goldwaser
Lumière: Leslie Sozansky
Durée: 55 min
Partenaires: Mémorial de Rivesaltes, MAHJ Paris, GPSO, CAF du Val de Marne
Porter, être porté, mesurer, sous-peser, enfiler, envelopper, découper ...
À travers la question ouvrière ou du geste à l'œuvre, “Le Tailleur” nous plonge dans l’univers poétique du fil, et télescope geste artisanal et geste artistique.
En faisant des métiers d'antan une ressource poétique et mémorielle, la pièce déploie le fil qui relie les générations et cette question:
Quelle génération porte quelle génération ?
Suivant la trace d’un tailleur exilé de Pologne en 1939, la pièce entremêle les fils de la petite et de la grande Histoire - des pérégrinations européennes aux machines qui ont accompagné l’Histoire des hommes : De Łódź en Pologne à la France, en passant par la Russie, on a RDV comme dans un conte avec un tailleur et ses apprentis, ses puînés , avec une machine à coudre Singer, un gramophone et des vinyles de Hazanout (art cantorial juif d’Europe de l’est) ; et dans les faits et gestes au plateau se lit toute la mémoire d’un siècle passé, d’une physicalité qui a tout à nous apprendre de la vie d’autrefois, et de la façon dont on riait et dansait.
Mais aussi, la pièce interroge la table: celle de l’atelier, celle où l’on fabrique vêtement, danse ou musique; celle du métier à tisser, celle sur laquelle le corps s’appui, ou encore celle du santûr persan, cithare sur table qui gronde et raconte l’ancien et l’exil. Tirant alors le fil d’une épopée sonore à l’accent yddish où la clarinette klezmer répond au santûr sur fond de bruit de machinerie, la pièce laisse monter la rumeur. Celle d’une fête qui n’a pas eu lieu, celle des rires qui demandent à éclater et celle des danses qui appellent l’espace.
Récit chorégraphique et musical, “Le Tailleur" avec ses rêveries créatrices, nous dresse le portrait d’une époque révolue, et d'une culture yddish disparue mais pleine de vie, et de féerie, pour qui a la chance d'y goûter. Explorant ces témoins, Objets et Gestes que nous livrent les générations précédentes, la pièce les approche comme une valise à fabrication poétique.